La chenille processionnaire

 
 
Les poils de la chenille processionnaire provoquent une réaction urticante ou de l’urticaire, une éruption cutanée douloureuse avec de fortes démangeaisons. Une intervention médicale est souvent nécessaire. Les poils urticants pouvant persister des années après la disparition de la chenille, l’intervention d’un professionnel est préférable pour éradiquer les nids.
 
 
 
 

Symptômes

Les chenilles processionnaires vivent en groupe et font leur nids sur les troncs ou les branches les plus épaisses des chênes. Elles se déplacent en longues files vers leur nourriture, les feuilles de chêne, et sont capables de dévorer un arbre entier.
  • Contact avec la peau: apparition dans les huit heures d'une éruption douloureuse avec de sévères démangeaisons. La réaction se fait sur les parties découvertes de la peau mais aussi sur d'autres parties du corps. Les poils urticants se dispersent aisément par la sueur, le grattage et le frottement ou par l'intermédiaire des vêtements.
  • Contact avec les yeux: développement après 1 à 4 heures d'une conjonctivite (yeux rouges, douleureux et larmoyants). Quand un poil urticant s'enfonce profondément dans les tissus oculaires, apparaissent des réactions inflammatoires sévères avec, dans de rares cas, évolution vers la cécité.
  • Contact par inhalation: les poils urticants irritent les voies respiratoires. Cette irritation se manifeste par des éternuements, des maux de gorge, des difficutés à déglutir et éventuellement des difficultés respiratoires dues à un bronchospasme (rétrécissement des bronches comme dans l'asthme).
  • Contact par ingestion: il se produit une inflammation des muqueuses de la bouche et des intestins qui s'accompagne de symptômes tels que de l'hypersalivation, des vomissements et des douleurs abdominales.

Une personne qui a des contacts répétés avec la chenille processionnaire présente des réactions qui s'aggravent à chaque nouveau contact. Dans les cas sévères, il peut y avoir un choc anaphylactique mettant la vie en danger (urticaire, transpiration, oedème dans la bouche et la gorge, difficultés respiratoires, hypotension et perte de connaissance).

 
 
 
 

Traitement

Les premiers soins en cas de contact avec les chenilles processionnaires dépend du type de contact et de la gravité des symptômes.

En cas de symptômes généraux

Les personnes qui, en plus des signes locaux, présentent des symptômes généraux tels que malaise, vertiges, vomissements, doivent être dirigées vers un hôpital.

En cas de contact avec la peau

  • Ôter tous les vêtements et les manipuler avec des gants. Les vêtements seront lavés à température la plus élevée possible et séchés au séchoir.
  • Laver la peau abondamment à l'eau et au savon.
  • On peut éventuellement se servir de papier collant pour décrocher les poils urticants de la peau, un peu à la manière d'une épilation. Brosser soigneusement les cheveux si nécessaire.
  • Les antihistaminiques peuvent soulager les démangeaisons. Consultez un médecin en cas de forte éruption cutanée.

En cas de contact avec les yeux

  • Les yeux doivent être rincés, de préférence chez un ophtalmologue après application d'une solution anesthésique locale.
  • Après le rinçage, un examen minutieux des yeux excluera la présence de poils urticants résiduels.
  • Les poils profondément ancrés dans les tissus oculaires doivent être ôtés chirurgicalement.

En cas de contact avec les voies respiratoires

  • L'évaluation des symptômes respiratoires se fait par un médecin. Celui-ci donne un traitement adapté aux symptômes. Le traitement comporte des antihistaminiques et/ou des corticoïdes et des aérosols ou des nébulisations.

En cas d’ingestion

  • Diluer la quantité de poils ingérés en buvant un grand verre d'eau. On peut tenter d'enlever les poils de la muqueuse de la bouche en raclant prudemment à l'aide d'une spatule ou d'une compresse ou en les "épilants" à l'aide de papier collant.
  • Une endoscopie sous anesthésie générale est souvent nécessaire pour extraire les poils urticants profondéments ancrés dans les muqueuses de la bouche, de la gorge ou de l'oesophage.
 
 
 
 

Toxicité

Les poils urticants des chenilles processionnaires comportent de petits crochets.

Les poils urticants se terminent en pointe et portent à leur extrémité de petits crochets. Ils se détachent facilement de la chenille lors d'un contact ou sous l'effet du vent, les promeneurs et les cyclistes peuvent également être affectés. Les poils sont longs de 0,2 à 0,3 millimètres. Cependant, chaque chenille possède des centaines de milliers de poils.

Par leur structure particulière, ces poils s'accrochent facilement aux tissus (la peau et les muqueuses) y provoquant une réaction urticarienne par libération d'histamine (substance aussi libérée dans les réactions allergiques).

Les poils apparaissent sur les chenilles aux alentours de la mi-mai et jusqu’à la fin du mois de juin. Les poils restent présents, même après le départ des chenilles, car les nids restent également présents. Après des années, ces nids peuvent encore poser des problèmes.

Les animaux (par exemple les chiens) peuvent souffrir des poils urticants des chenilles.

 
 
 
 

Risque

La plupart des symptômes sont dérangeants et peuvent être traités de manière symptômatique. En cas de vomissements, de vertige et de fièvre, il est conseillé de se rendre à l’hôpital.

Les personnes entrant souvent en contact avec les chenilles processionnaires ont des symptômes de plus en plus importants. Dans les cas graves, un choc anaphylactique peut mettre la vie en danger.

 
 
 
 

Prévention

Les personnes précédemment atteintes par la chenille processionnaire doivent éviter tout nouveau contact, des réactions de plus en plus sévères sont à craindre. Ceci est particulièrement important pour les personnes qui, de par leur profession, fréquentent régulièrement des lieux infestés. L'éviction peut se faire par le port de vêtements de protection: gants et bottes de caoutchouc, combinaison de protection étanche, masque et lunettes anti-poussières.

Les poils urticants sont facilement dispersés par le vent. Dans les régions où sévissent les chenilles, certaines précautions sont recommandées:

  • Ne pas sécher le linge dehors de mai à septembre.

  • Laver soigneusement les légumes du jardin.

  • Arroser la pelouse pendant quelques jours avant de la tondre pour que les poils urticants soient entraînés dans le sol.

  • Ne pas laisser jouer les enfants à proximité d'un arbre atteint. A distance, les munir de vêtements à longues manches, de pantalons, d'un couvre-chef et éventuellement de lunettes.

Comment lutter?

N'essayez en aucun cas d'éliminer vous-même les chenilles processionnaires. L'utilisation sans discernement d'insecticide ou de nettoyeur à haute pression peut créer davantage de problèmes. L'effet irritant des poils persiste plusieurs années après la disparition des chenilles. Quand le traitement anti-chenille(s) disperse des poils dans l'environnement, ces poils peuvent causer des problèmes pendant des années.

La lutte contre les chenilles processionnaires est une affaire de professionnels (info via ce lien). La méthode la plus efficace consiste à brûler et aspirer les chenilles et leurs nids, de préférence tôt dans la saison quand les poils urticants ne sont pas encore développés.

 
 
 
 

En savoir plus?

La chenille processionnaire est la larve d'un papillon de nuit, le Thaumetopoea processionea. Ce papillon pond des oeufs à la fin de l'été aux extrémités des branches des chênes. De la mi-avril jusqu'à fin mai éclosent de petites chenilles. Les jeunes chenilles sont oranges et portent de longs poils non urticants. Après la 3ème mue, entre la mi-mai et fin juin, elles deviennent grises avec une bande sombre sur le dos et les premiers poils urticants apparaissent. En juillet, les chenilles fabriquent leur cocon. La métamorphose en papillon se produit en août. Les papillons ainsi formés vont à leur tour s'accoupler et pondre des oeufs.

Les poils de la chenille processionnaire sont urticants. Ces propriétés urticantes persistent même après la disparition de la chenille.

Les chenilles processionnaires vivent en groupe et forment sur les plus grosses branches de grands nids, sortes de pelotes serrées faites de la peau des mues successives, de poils urticants et d'excréments. Les chenilles se nourrissent la nuit. Pour cela, elles se déplacent en longues files (d'où leur nom) vers leur nourriture, les feuilles de chêne. Elles peuvent ainsi dépouiller complètement un arbre de son feuillage.

En Belgique, elles se retrouvent principalement dans les provinces d'Anvers, du Limbourg et du Brabant flamand. Les problèmes se présentent de la mi-mai (dus aux chenilles) jusqu'en septembre (à cause des nids vides pleins de poils urticants).