Catastrophe chimique à Wetteren

L’acrylonitrile est un liquide d’odeur piquante, volatil et inflammable. Il est soluble dans l’eau et s’évapore rapidement.

En cas d’incendie, il émet des fumées toxiques contenant des oxydes d’azote et du cyanure d’hydrogène. Le cyanure d’hydrogène s’évapore rapidement. L’acrylonitrile a une densité de 0.806 (eau D=1) (il est donc plus léger que l’eau). Les vapeurs (D= 1.83) sont plus lourdes que l’air (D=1).

L’acrylonitrile pénètre dans l’organisme par inhalation, contact avec la peau et par ingestion.

Les vapeurs sont irritantes et toxiques et peuvent entraîner une irritation du nez, de la gorge et des voies respiratoires, des nausées, des vomissements, des maux de tête et des vertiges.

Dans l’organisme, l’acrylonitrile est en partie métabolisé en cyanure. De petites quantités de cyanure peuvent être détoxifiées via une enzyme, la rhodanèse.

Lorsque les capacités de détoxicification de l’organisme sont dépassées, des symptômes d’une intoxication au cyanure peuvent survenir. Une exposition modérée se traduit par des nausées, des vertiges et des maux de tête. En cas d’exposition plus importante, ces symptômes s’accompagnent d’une chute de tension et d’une altération de l’état de conscience. En cas d’intoxication sévère, l’évolution peut être fatale avec développement d’un état de choc, d’un coma et d’un arrêt respiratoire. En cas d’intoxication au cyanure, des antidotes sont indiqués.

L’acrylonitrile ne s’accumule pas dans l’organisme, il est en grande partie métabolisé et éliminé dans les urines en 24 à 48 heures.

Le cyanure est détoxifié en thiocyanate par réaction avec le thiosulfate sous l’action d’une enzyme, la rhodanèse. Le thiocyanate peut être identifié et dosé dans les urines. La présence de thiocyanate n’est pas spécifique d’une exposition à l’acrylonitrile: le taux de thiocyanate urinaire est influencé par les habitudes tabagiques et la consommation de certains aliments.

La capacité de métabolisation de l’acrylonitrile varie d’une personne à l’autre et d’une espèce animale à l’autre. Le chien est plus sensible que l’homme à l’intoxication en raison d’une plus faible activité de la rhodanèse.
Il n’y a pas d’analyse utilisée en routine pour confirmer ou suivre l’exposition à l’acrylonitrile. Le dosage de certains métabolites dans l’urine (acide mercapturique, acide cyanoethylmercapturique...) ou d’adduits de l’hémoglobine dans le sang est néanmoins possible.

L’acrylonitrile est classé comme cancérigène possible chez l’homme. Les études de cancérogénicité portent sur des expositions de longue durée. Les études à long terme chez l’homme sur la cancérogénicité de l’acrylonitrile ne sont pas concluantes.

Pour en savoir plus :

En anglais :

Sur le site de la Health protection Agency (UK) , Compendium of chemical hazards, acrylonitrile http://www.hpa.org.uk/Topics/Chemic...

Provisional Advisory Levels (PALs) for acrylonitrile. Goldhaber, Adeshina Inhalation Toxicology, 2009 ; 21(S3) 17-55

En français :

INRS : fiche toxicologique 105 : Acrylonitrile http://www.inrs.fr/accueil/dms/inrs...