Sprays d’auto-défense

 
 
Depuis quelques années, de nombreux accidents et agressions se produisent tous les jours avec des aérosols dits d’autodéfense. Ces produits sont interdits aussi bien à la vente qu’à l’utilisation en Belgique mais visiblement il est facile de se les procurer. Ils sont en vente libre dans certains pays voisins (Allemagne, France,...). Il est également possible de se les procurer via Internet. Ces produits sont des irritants puissants. Vaporisés dans une pièce ou même à l’extérieur, ils provoquent immédiatement un larmoiement intense, ce qui entraîne un effet incapacitant sur la victime. Le même genre de produits est utilisé par les forces de l’ordre dans les manifestations.
 
 
 
 

Symptômes

Vaporisés dans une pièce ou même à l’extérieur, les sprays d'auto-défense provoquent immédiatement un larmoiement intense, ce qui entraîne un effet incapacitant sur la victime.

Deux circonstances peuvent se rencontrer:

La projection du produit se fait à distance de la victime:

  • Effet lacrymogène rapide, douleurs oculaires.
  • Irritation de la gorge et des voies respiratoires.
  • Déclenchement éventuel d’une crise d’asthme chez les personnes sensibles (asthmatiques) surtout si l’exposition est prolongée, p. ex. en cas de projection du produit dans un espace clos.

La projection du produit se fait directement sur la victime:

C’est le cas pour les petits enfants qui jouent avec le spray ou pour les agressions avec projection du produit à moins d’un mètre de la victime.

  • Effets sur les yeux: effet lacrymogène intense, douleurs oculaires avec un risque de brûlure de la cornée.
  • Effet sur la peau: irritation intense, douleurs cutanées avec souvent une augmentation de la sensation de cuisson lorsque la peau est rincée à l’eau. Le lendemain, la peau est souvent très rouge et gonflée. Le gonflement peut être important au niveau des paupières. Chez les petits enfants, les brûlures du 2ème degré (cloques) ne sont pas exceptionnelles.
  • Irritation de la gorge et des voies respiratoires avec risque de déclenchement d’une crise d’asthme chez les asthmatiques.
  • Parfois troubles digestifs: nausées, douleurs épigastriques. 
 
 
 
 

Traitement

Il n’y a pas eu de projection directe sur la ou les victimes:

  • Si l’incident a eu lieu à l’intérieur, il faut immédiatement évacuer les locaux.
  • Si une des victimes présente des difficultés respiratoires, faire appel d’urgence à un médecin. Si la victime est asthmatique et qu'elle n'a pas de difficultés respiratoires, il faut l'avertir qu'une crise d’asthme peut survenir tardivement après l’incident.
  • Conseiller aux victimes d’aller changer de vêtements, de prendre une douche et de se laver les cheveux.
  • Procéder à un nettoyage complet des locaux après avoir bien aéré. 
    Attention
    : comme il s’agit de particules, toutes les surfaces doivent être nettoyées à l'eau et au savon. Un nettoyage des tentures, stores, tapis est également indispensable. Si le nettoyage n’est pas correct, l’effet lacrymogène réapparaîtra dès qu’on pénètre dans la pièce. 

La projection a eu lieu de tout près (moins de 1 m):

Procéder tout de suite à une décontamination de la ou des victimes:

  • Rincer les yeux à l’eau (si possible 5 minutes sous un jet d’eau courante, à l’aide de la douche ou sous un robinet). 
  • Décontaminer la peau (le plus souvent le visage). Utiliser pour ce faire un produit gras (par exemple: lait démaquillant, crème Nivea, à défaut huile de table). Procéder par petites touches en changeant souvent d’ouate, ceci pour ne pas répandre le produit irritant aux endroits où il n’y en avait pas! 
  • Enlever les vêtements contaminés et les enfermer dans un sac plastique en attendant leur nettoyage. 
  • Laver soigneusement les cheveux avec un shampooing ordinaire.

Envoyer la victime chez un médecin généraliste ou un ophtalmologue pour vérifier l’état de la cornée.

Si le lendemain, la peau est rouge et gonflée, une pommade légèrement dosée en cortisone peut être appliquée.
En cas d’apparition de cloques cutanées (brûlures du 2ème degré), traiter comme une brûlure. L’avis d’un médecin est alors indispensable.

Pour la décontamination des locaux: voir ci-dessus.

 
 
 
 

Toxicité

Habituellement, les sprays d’auto-défense sont à base de capsaïcine (extraits de piments), parfois à base d'extrait de poivre ou de moutarde ou à base de CS (chlorobenzylidène malononitrile).

Habituellement, les sprays d’auto-défense sont à base de capsaïcine (extraits de piments), parfois à base d'extrait de poivre ou de moutarde ou à base de CS (chlorobenzylidène malononitrile). Il ne s’agit pas à proprement parler d’un gaz mais plutôt de particules en suspension dans un liquide. Ceci est une notion importante pour la décontamination.

 
 
 
 

Prévention

Un spray d’auto-défense dans votre sac représente un risque pour vous et votre enfant.