La baisse des températures, la hausse des prix de l'énergie, l'augmentation imminente de la "pauvreté énergétique" et le pouvoir destructeur des inondations de l'été dernier en Wallonie signifient que le risque d'intoxication au CO est plus grand que jamais. C'est pourquoi le Centre Antipoisons lance la campagne « Ne vous faites pas avoir par le CO ! »

"Le fait que chaque jour, plusieurs signalements de monoxyde de carbone (CO en abrégé) parviennent aux services d'urgence est inquiétant", déclare le professeur Dominique Vandijck, directeur général adjoint du Centre Antipoisons. "L'intoxication au CO peut vraiment arriver à n'importe qui. Elle vous rend malade et, dans le cas le plus grave, entraîne la mort. Il est donc primordial que les gens soient conscients du risque d'empoisonnement, de la manière de le reconnaître et surtout de le prévenir", souligne Dominique Vandijck.

"Un danger particulier se cache dans la hausse des prix de l'énergie et les inondations dévastatrices d'il y a six mois", ajoute Patrick De Cock (coordinateur de la communication). Afin d'économiser de l'argent ou, par exemple, d'éliminer l'humidité des murs, les gens recherchent des solutions moins coûteuses ou alternatives. Il peut s'agir de l'achat ou de l'utilisation d'appareils d'occasion souvent peu sûrs, de générateurs (portables) ou de feux auxiliaires fonctionnant au gaz, au diesel ou au pétrole, d'appareils qui ne sont pas raccordés à une cheminée. D'autres essaient de se chauffer avec un tas de charbon ou de bois brûlant. "Toutes ces alternatives sont carrément dangereuses pour la vie, et en tant que Centre Antipoisons, nous craignons une forte augmentation du nombre d'accidents et de victimes", conclut De Cock.

Le monoxyde de carbone est libéré lors d'une combustion incomplète. Il est hautement toxique et vous ne pouvez pas le sentir, le voir ou le goûter. Elle fait des centaines de victimes chaque année. C'est pourquoi le Centre Antipoisons a lancé la campagne « Ne vous faites pas avoir par le CO ! » Quatre mots-clés sont cruciaux dans cette campagne", explique le professeur Vandijck. "Et ils sont : contrôler, ventiler, alerter et réagir."

• Le contrôle signifie que vous devez faire installer votre appareil de chauffage par un technicien agréé et que vous devez faire contrôler et nettoyer votre appareil de chauffage et le conduit de fumée (cheminée) chaque année. Testez vos détecteurs (incendie et CO) tous les mois et remplacez-les à temps. Vous pouvez contrôler vous-même la couleur de la veilleuse : le bleu est bon, le jaune indique une mauvaise combustion. N'utilisez pas les feux auxiliaires comme chauffage principal, car les gaz de combustion ne sont pas évacués par une cheminée.
• Ventiler signifie qu'il doit y avoir suffisamment d'apport et d'évacuation d'air pur dans votre maison/les pièces où se trouve un appareil de chauffage. Ne bloquez aucune ouverture (de ventilation) dans une petite pièce (de bain) où se trouve votre appareil.
• Alerter fait référence à l'installation de détecteurs de CO testés dans chaque pièce équipée d'un appareil de chauffage (non seulement dans les geysers et les poêles à gaz, mais aussi dans les chaudières de chauffage central (modernes) et au niveau des chambres à coucher. Seule une alarme CO avertit d'une concentration excessive de monoxyde de carbone. Vous devez également savoir que les détecteurs de CO de qualité inférieure peuvent donner un faux sentiment de sécurité. Des appareils sûrs, une bonne ventilation, une cheminée qui fonctionne bien et un entretien régulier sont essentiels.
• Réagir : si vous ressentez les symptômes d'une intoxication au CO (symptômes légers : fatigue, maux de tête, vertiges, nausées, vomissements, essoufflement - symptômes graves : perte de conscience, coma et arrêt respiratoire), appelez le 112. Ouvrez les fenêtres et les portes et, si possible, évacuez la victime touchée, en faisant attention à sa propre sécurité.

Dans la brochure digitale de la campagne, via ce lien, vous trouverez un bon résumé des conseils pratiques de prévention des intoxications au CO.