Le Centre Antipoison belge a reçu 59.313 appels en 2018, soit une augmentation de 3,3% par rapport à 2017.

Le Centre Antipoison belge a reçu 59.313 appels en 2018, soit une augmentation de 3,3% par rapport à 2017 et le deuxième plus grand nombre d'appels dans l'histoire du Centre. 87% des appels se produisent après une exposition à un produit, 13% des appels concernent principalement des demandes d'information. En ces temps d'internet, de médias sociaux et du docteur Google, le téléphone reste le moyen par excellence pour une aide rapide en cas d'intoxication. Le public a également eu largement recours à notre site Web et aux médias sociaux pour les demandes d'information.

Nos médecins et pharmaciens, qui répondent aux appels, évaluent le risque d'intoxication. Ils donnent des conseils sur les préoccupations initiales et sur la nécessité d'une intervention médicale ou d'une hospitalisation. Ce triage rapide par des experts est très apprécié et est probablement l'une des principales causes de l'augmentation du nombre d'appels, avec une moyenne de 162 appels par jour l'an dernier.

Près de la moitié des appels concernent l'exposition aux médicaments : erreurs thérapeutiques, effets secondaires, mauvais dosage, médicaments qui attirent les enfant car ils les considèrent comme des bonbons ou à la portée d'un animal domestique...

Près d'un quart des appels concernent des produits chimiques, y compris des produits de nettoyage et des produits ménagers, et le profil des produits chimiques impliqués dans des accidents varie selon qu’il s’agisse d’adultes ou d’enfants. Les accidents surviennent souvent lors de l'utilisation d'un produit chez l'adulte. Dans la catégorie des produits de nettoyage, il y a souvent des expositions à l'hypochlorite, par exemple lorsque l'eau de Javel est mélangée à un produit acide. En 2018, il y a eu 1 043 expositions à l'hypochlorite chez les adultes et 378 chez les enfants. Les déboucheurs sont à l'origine de nombreux accidents avec brûlures chimiques à la maison. Les produits caustiques, en particulier les déboucheurs, sont très dangereux car ils provoquent des brûlures. L'an dernier, nous avons reçu 1 222 appels pour des accidents impliquant ces produits. C'est presque 10 % d'appels de plus qu'en 2017.

Nous continuons à frapper sur le même clou : l'information sur les risques de ces produits nous semble insuffisante : le pictogramme "Produits mordants/corrosifs" est insuffisamment connu du grand public. Le pictogramme doit encourager l'utilisateur de ces produits à lire attentivement les mises en garde et les consignes de sécurité figurant sur l'étiquette, afin de se protéger le mieux possible.

Les plus petites catégories d'appels, qui ne reçoivent donc pas moins d'attention de la part de nos médecins et pharmaciens, sont celles des cosmétiques, de l'alimentation et du tabac (15%), des plantes et champignons (6%) et des pesticides (5%).

Je voudrais également souligner que les enfants sont toujours aussi touchés que les adultes par les incidents impliquant des produits toxiques et des médicaments. Chez les adultes, l'insouciance ou la négligence (y compris le non-respect des règles de sécurité) est souvent à l'origine de l’intoxication, chez les enfants - en particulier ceux de moins de quatre ans - un manque de vigilance ou un accès trop facile aux produits et médicaments qui déclenchent chez les enfants un comportement exploratoire.

Vous pouvez trouver le rapport annuel complet via ce lien.