Les signes d’une intoxication au CO sont peu spécifiques. Si on ne pense pas au CO, il est facile de passer à côté du diagnostic. Ce sont les circonstances d’apparition des symptômes qui doivent alerter l’entourage.
En cas d’exposition à une concentration très importante de CO, il peut y avoir d’emblée un arrêt respiratoire. En cas d’exposition plus faible, la victime présente d’abord des signes de malaise avec nausées, vertiges et maux de tête. À ce stade, on peut confondre les symptômes avec une intoxication alimentaire ou un début de grippe. La personne présente ensuite une grande faiblesse, des difficultés à se déplacer, parfois un peu de confusion. Elle peut perdre connaissance et si les secours n’interviennent pas à temps, la victime va sombrer dans le coma.
L’intoxication chronique est souvent difficile à diagnostiquer, surtout si elle est très prolongée.
Elle se manifeste par des maux de tête, des vertiges, des nausées, des vomissements et une fatigue persistante. Au début de l’intoxication, il est relativement facile, en faisant le lien entre l’apparition des symptômes et un endroit donné, de poser le diagnostic. Après un certain temps, l’intrication des symptômes avec les répercussions psychiques d’un malaise chronique complique le diagnostic.
L’intoxication au CO peut parfois provoquer des troubles neurologiques un certain temps après l’accident. C’est ce que l’on appelle le syndrome séquellaire post-intervallaire. La victime présente alors de l’irritabilité, des troubles de la mémoire, des mouvements anormaux.. Ces troubles sont souvent, mais pas toujours, réversibles.
Pendant la grossesse, l’intoxication au CO ne touche pas seulement la mère: le CO peut provoquer la mort du foetus ou des malformations surtout au niveau du squelette et du système nerveux.
Veillez à votre propre sécurité: ne pénétrez pas sans évaluer la situation dans un espace où se trouve une victime inconsciente. Appelez immédiatement les services de secours.
Aérez le local: ouvrez portes et fenêtres si vous pouvez le faire sans vous mettre en danger.
Appelez les services d’urgence au 112 en signalant que vous suspectez une intoxication au CO. Si la personne est inconsciente, signalez-le.
Arrêtez l’appareil, si possible (un appareil au charbon ne peut être arrêté!)
Sortez la ou les victime(s) du local.
Commencez la réanimation si la victime ne respire plus ou...
Installez la victime en position latérale de sécurité, c’est-à-dire couchée sur le côté pour éviter qu’elle ne s’étouffe dans ses vomissements.
La suite du traitement consiste en l’administration d’oxygène. Vous trouverez plus d’information à propos du traitement et de l’oxygénothérapie hyperbare dans notre rubrique «CO en détail».
Le monoxyde de carbone, aussi appelé CO, est un gaz toxique mortel.
Le CO est un gaz inodore et incolore qui peut se former lors de la combustion incomplète de gaz (naturel, butane ou propane), de charbon, de mazout, de pétrole, d'essence ou de bois.
Les principales sources de CO sont non seulement les appareils domestiques de chauffage ou de production d’eau chaude, mais également les machines et les véhicules à moteur. En cas d’incendie, de grande quantités de CO peuvent se dégager, surtout en cas de feu couvant.
Le monoxyde de carbone se mélange à l’air. Il pénètre dans le sang par les poumons. Dans le sang, le CO perturbe gravement le transport de l’oxygène par les globules rouges. Les organes sont donc mal oxygénés. Le cerveau et le cœur sont les organes les plus sensibles au manque d’oxygène.
En cas d’intoxication, on mesure dans le sang la concentration de CO lié à l’hémoglobine (carboxy hémoglobine ou HbCO).
Il est normal d’avoir une petite quantité de CO dans le sang, puisque la dégradation de l’hémoglobine dans les globules rouges produit un peu de CO. Par ailleurs, les fumeurs, et particulièrement les amateurs de pipes et de cigares, ont habituellement un taux de carboxyhémoglobine plus élevé.
A titre indicatif, nous vous donnons ci-dessous les taux de carboxyhémoglobine considérés comme normaux:
Non-fumeur | HbCO 1-4% |
Fumeur modéré | HbCO 5-6% |
Grand fumeur | HbCO 7-9% |
Un taux de carboxyhémoglobine plus élevé est un signe d’intoxication. Attention, un taux normal ne signifie pas nécessairement qu’il n’y a pas eu d’intoxication: en effet, le CO s’élimine spontanément de l’organisme. Lorsque la prise de sang se fait tardivement, le diagnostic peut être faussé.
Le CO est dangereux pour tout le monde mais certains groupes sont particulièrement exposés au risque:
Les femmes enceintes sont un groupe à risque parce que l’hémoglobine du foetus se lie plus facilement au CO que l’hémoglobine de l’adulte. Le taux de carboxyhémoglobine dans le sang du fœtus peut dépasser de 10 à 15% le taux chez la mère.
Une respiration rapide accélère la résorption du CO. Les jeunes enfants respirent plus vite que les adultes et résorbent donc plus rapidement le CO. Un adulte faisant un effort physique s’intoxiquera plus rapidement qu’une personne au repos.
Les symptômes d’intoxication se développent plus rapidement chez les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires, de troubles thyroïdiens, d’asthme ou d’anémie (trop peu de globules rouges). Les personnes âgées sont également à risque parce qu’elles peuvent présenter des troubles cardio-respiratoires non diagnostiqués.
Certains métiers exposent au risque d’intoxication au CO: les pompiers, le personnel des parking souterrains, la police assurant la circulation, les personnes travaillant avec des machines à moteur à essence …
Les sources possibles de CO sont les appareils de chauffage et les appareils de production d’eau chaude. Pour chaque pièce, nous vous proposons des mesures de prévention ainsi que des conseils pour le choix, l’installation, l’utilisation et l’entretien de vos appareils. Une bonne aération et une cheminée bien entretenue jouent un rôle important dans la prévention des intoxications au CO.
Vous trouverez dans cette brochure une discussion des mesures élémentaires à prendre pour éviter les risques d’intoxication au CO dans une habitation. Les problèmes rencontrés par les locataires et les contrats de bail sont également abordés.
Ensemble avec le Centre Antipoisons, 11 organisations partenaires unissent leurs forces pour une grande campagne avec un objectif commun, la prévention des intoxications au CO. La campagne se déroulera sur les médias sociaux de la mi-octobre à la première semaine de novembre, c'est-à-dire au début de la saison de chauffe.
Le Centre Antipoisons met à la disposition des professionnels de la santé une brochure et une présentation Powerpoint. Ce matériel vous permettra non seulement de repérer les situations à risque pour vous et vos patients mais aussi d’organiser des séances d’information. Pour toutes questions à ce sujet, prenez contact avec Jonas Van Baelen.