Le Centre Antipoisons termine 2020 avec un nombre record d’appels.

Le Centre Antipoisons termine 2020 avec un nombre record d’appels. “En tant que centre de référence et d’expertise pour les problèmes toxicologiques, nous avons été contactés au minimum 65.322 fois pour donner un avis. 56.055 (86%) appels concernaient une exposition à un toxique et 9.216 appels (14%) correspondaient à une question informative. Cela signifie 4.654 appels en plus par rapport à 2019, et donc une augmentation de 7,6%. Jamais auparavant le Centre n’a reçu autant d’appels” précise le prof. dr. Dominique Vandijck, directeur général adjoint. Si nous regardons l’évolution du nombre d’appels sur les années précédentes, il semble que le grand public et les professionnels font de plus en plus appel au Centre Antipoisons. Une reconnaissance pour la connaissance unique, l’expérience et les bases de données dont disposent nos experts dans le domaine des intoxications mais également pour l’accessibilité et la totale disponibilité (24/7) de nos services au numéro gratuit 070 245 245.

 

Que nous apprennent les chiffres?

Le plus gros groupe d’appels reste les appels pour une exposition aux médicaments. Nous voyons quand même en 2020 une légère diminution de 5,7% (22.158 en 2020 contre 23.507 en 2019).

Le groupe des produits chimiques ménagers a connu une augmentation remarquable de 12,6% (11.000 appels en 2019 et 12.389 appels en 2020), en partie en raison de la pandémie de la COVID-19. Prof. dr. Dominique Vandijck dit : “Dans la bataille contre le coronavirus on a beaucoup et fréquemment nettoyé. Les personnes ont acheté des produits de nettoyage en grandes quantités et souvent très concentrés. Ceux-ci ont alors été transvasés à la maison dans des petits récipients comme des bouteilles d’eau ou de sodas, ce qui fait que les personnes en ont bu accidentellement. Le nettoyage fréquent aussi engendré un contact (de peau) fréquent avec ces mêmes produits. Dans l’idée de mieux nettoyer ou désinfecter, nous avons remarqué que les personnes ont fait des mélanges, ce qui peut signifier un grand risque de dégagement de vapeurs chimiques. L’irritation des muqueuses et de sérieuses difficultés respiratoires ne sont du coup pas rares. Pour illustrer, en 2020 nous avons reçu 46,1% d’appels en plus pour l’eau de javel et pour les produits contenant de l’eau de javel par rapport à 2019 (835 appels en 2019 contre 1.220 appels en 2020).”

Nous noterons une augmentation de 9,3% du nombre d’appels pour le groupe des produits cosmétiques et alimentation : 9.146 appels en 2019 versus 9.999 appels en 2020. Dans cette catégorie, on trouve entre autres une augmentation de 8,7% pour les huiles essentielles (867 appels en 2019, 943 appels en 2020). “Il apparait que ces produits ont également été utilisés pour l’hygiène personnelle. Ce n’est pas une bonne idée car les huiles essentielles sont des produits très concentrés, qu’il vaut mieux utiliser très prudemment”, ajoute le prof. Vandijck.

Une augmentation spectaculaire de 62,7% est à remarquer dans le groupe des biocides, auquel appartiennent les gels hydroalcooliques et les produits de nettoyage (3.177 appels en 2019 et 5.170 appels en 2020). Le nombre d’appels pour des incidents avec des gels pour les mains contenant de l’alcool ont quintuplé (323 appels en 2019 contre 1.675 appels en 2020). “La nécessité de l’utilisation de ces gels possède un inconvénient”, présente Patrick De Cock, coordinateur de la communication. “Dans cette catégorie, la plupart des éclaboussures dans l’œil forment un problème spécial en raison de leurs dommages parfois durables. En 2020, le Centre Antipoisons a reçu 480 appels pour des personnes qui ont reçu des éclaboussures de gels hydroalcooliques dans les yeux, parmi lesquels 248 enfants. En 2019, il y a eu à peine 42 appels (17 enfants) pour ce type d’exposition.” Le nombre d’appels des biocides pour la désinfection des surfaces (nettoyage des sols, mobiliers de bureau, etc.) a augmenté de 140,6% (288 appels en 2019 et 693 appels en 2020).
“Malgré le grand nombre d’appels à ces expositions, nous demandons à ce que l’on n’utilise plus ce genre de produits”, souligne le prof. dr. Dominique Vandijck. “Bien que l’eau et le savon soient une belle alternative, les gels hydroalcooliques ont par exemple tout simplement une place importante dans notre hygiène pour gagner le combat contre la propagation du coronavirus. Nous demandons de bien utiliser les gels pour les mains et les produits d’entretien avec soin et prudemment, avec une attention particulière à avoir pour l’usage chez les enfants. Du coup, lisez d’abord correctement l’étiquette, ce qui pourra prévenir beaucoup d’accidents.”

Enfin, il y a eu une augmentation de 31,2% dans le groupe des plantes, champignons et animaux (guêpes, méduses, etc.), avec 3.802 appels en 2019 et 4.990 appels en 2020. “L’année dernière, les personnes sont restées massivement dans leur jardin ou dans la nature, pour se détendre durant le confinement et le télétravail”, ajoute De Cock.

Le début de la campagne de vaccination à grande échelle dans notre pays peut marquer la fin de la pandémie, mais reste un grand défi, aussi pour le Centre Antipoisons. Le Centre va surveiller l’efficacité et les possibles effets secondaires des vaccins, notamment dans le cadre de la pharmacovigilance, une mission pour laquelle le Centre Antipoisons collabore étroitement avec l’AFMPS.

 

En cas d’intoxication, ou en cas de doute, de préférence n’hésitez pas et appelez de suite le Centre Antipoisons 24/7 au numéro gratuit 070 245 245. N’attendez certainement pas que des symptômes apparaissent.