Malheureusement le nombre de décès a augmenté de plus de 30%, un pourcentage inquiétant.

Les intoxications au monoxyde de carbone, aussi appelé CO, tuent des centaines de personnes chaque année et sont la cause du plus grand nombre de décès accidentels par intoxication dans notre pays. "Le nombre total d'accidents causés par le CO a diminué en 2019 et est même tombé à son plus bas niveau depuis que le Centre Antipoisons enregistre tous les chiffres. Malheureusement le nombre de décès a augmenté de plus de 30%, un pourcentage inquiétant", déclare le professeur Dominique Vandijck, directeur général adjoint du Centre Antipoisons.

Le Centre Antipoisons est un centre d'expertise dans le domaine d’intoxication au CO et suit l’évolution des chiffres depuis 1985. Le Centre Antipoisons fait également des recommandations relatives au CO aux différentes autorités de notre pays.

Par rapport à l’année précédente, en 2019, on observe:

  • Une diminution du nombre d'accidents dus à une intoxication au CO (de 371 à 340);
  • Une diminution du nombre de victimes enregistrées suite à une intoxication au CO (de 855 à 820);
  • Une augmentation du nombre de décès dus à une intoxication au CO (de 21 à 29).

Prof. dr. Dominique Vandijck: “Bien que l’on constate une tendance légèrement favorable du nombre d'accidents et de victimes dus à l'intoxication au CO, on constate une forte augmentation du nombre de décès. Par rapport à nos voisins des Pays-bas, nous constation une augmentation d'un facteur cinq, ce qui nous inquiète. De plus, le nombre réel d'intoxications et de décès est peut-être encore beaucoup plus élevé, comme les symptômes ne sont pas toujours reconnus".

L’intoxication au CO se forme lors d’une combustion incomplète. Il est très toxique, on ne le sent pas, on ne le voit pas et on ne le goûte pas. Il donne des symptômes peu prononcés et si vous ne pensez pas au CO, il est facile de passer à côté du diagnostic. Une personne exposée au CO (à de faibles concentrations) peut présenter des symptômes tels que maux de tête, vertiges, nausées, vomissements, essoufflement, confusion et perte de conscience. À des concentrations plus élevées, un coma et un arrêt respiratoire aigu peuvent se produire.

"Nous savons, grâce à des études scientifiques, que 85 % des gens n’ont pas peur d’être exposés à un risque d'intoxication au CO et que plus d'un tiers ne savent pas comment l'éviter. Par contre, tout le monde peut vraiment être exposé à une 'intoxication au CO", souligne Mr. Vandijck. "Ce n'est pas un luxe de faire inspecter annuellement les appareils de chauffage, et si nécessaire de les remplacer par un installateur reconnu et de ventiler fréquemment et suffisamment la maison et laisser nettoyer les cheminées. Prendre maintenant un rendez-vous pour l'entretien est une bonne idée pour anticiper les problèmes de l'hiver", poursuit Patrick De Cock du Centre Antipoisons. Ce ne sont pas seulement les vieilles chaudières ou poêles à gaz qui peuvent poser des problèmes, mais nous constatons également des accidents avec des chaudières modernes qui ont été mal installées, raccordées ou qui n'ont pas été entretenues. Il est préférable d'utiliser des chauffages supplémentaires à combustibles fossiles le moins que possible et le plus court que possible, et mieux vaut ne jamais les utiliser comme système de chauffage principal. Même pendant les mois d'été, il est préférable de ne pas placer un barbecue qui brûle dans la véranda ou le garage, même s'il est ouvert", conseille Mr De Cock.

À cette fin, nous prévoyons de lancer une nouvelle initiative à l'automne pour apprendre aux gens comment reconnaître et prévenir une intoxication au CO et comment agir en cas d'intoxication (suspectée) au CO. Après tout, il est très important d’être conscients du risque d'intoxication et des moyens de l'éviter", conclut le professeur dr. Dominique Vandijck.