54.206 appels en 2014

Ce communiqué vous donne les chiffres et constats les plus marquants issus du rapport annuel du Centre Antipoisons. Pour de plus amples informations, nous renvoyons vers le rapport annuel complet que vous pouvez consulter via ce lien.

  • En 2014, le Centre Antipoisons a reçu 54.206 appels. Cela représente une augmentation de 1,15% par rapport à 2013. À l’ère d’Internet, de Google et des réseaux sociaux, le téléphone reste incontestablement le moyen d’aider rapidement, de manière professionnelle et adéquate les personnes qui se trouvent dans une situation urgente. Le Centre Antipoisons est et reste indispensable en tant qu’aide de première ligne.
  • Parmi ces appels, 45.202 (83,4%) concernent une exposition à un produit, quelle que soit la gravité. Les autres appels concernent des demandes d’information.
  • Les « victimes » sont dans 47% des cas des adultes, 46% sont des enfants et 7% des animaux. Chez les enfants, le comportement exploratoire des plus jeunes explique le fait d’avoir particulièrement des victimes dans la tranche d’âge des 1-4 ans (13.295 appels, soit 31% du total).
  • La moitié des appels concerne une exposition à des médicaments, suivi des produits d’entretien (24,4 %), des cosmétiques (5,2 %) et des plantes/champignons (4,4 %).
  • Le succès commercial des lessives liquides concentrées, en forme de capsules solubles dans l’eau, se traduit depuis quelques années par une augmentation notable du nombre d’accidents avec ces produits. Dans ce groupe d’âge, le Centre Antipoisons a recensé 94 appels en 2012 et 145 appels en 2013. Des mesures réglementaires ont été prises au niveau européen sous forme d’un ajout d’une section à l’annexe II, partie 3, du règlement (CE) n° 1272/2008, imposant un emballage extérieur opaque ou foncé, un conteneur refermable difficile à ouvrir par de jeunes enfants ainsi qu’un emballage soluble contenant un amérisant incitant à recracher, résistant à une pression de 300 N et conservant son contenu liquide pendant au moins 30 secondes lorsqu’il est placé dans eau à 20°C. Il faudra sans doute attendre plusieurs mois après l’entrée en vigueur de cette mesure pour pouvoir évaluer son impact éventuel, le temps que les anciennes présentations disparaissent du marché. L’interprétation de l’évolution du nombre de cas doit tenir compte de celle des chiffres de vente de ces préparations, la fréquence des appels au Centre Antipoisons étant influencé par la diffusion d’un produit dans le public. A noter qu’aucune modification n’est apportée aux formulations dont le potentiel irritant restera inchangé.
  • Les accidents impliquant des produits caustiques sont particulièrement préoccupants en raison des brûlures qu’ils entraînent. Les déboucheurs de canalisation, à base de soude caustique ou d’acide sulfurique, sont responsables de lésions graves lors d’accidents de manipulation. Ces produits sont souvent utilisés sans gants ni lunettes. Des projections importantes peuvent être provoquées par le déversement successif d’un acide fort sur une base forte ou par réaction violente avec l’eau se trouvant dans la canalisation. L’ information de l’utilisateur non professionnel sur la dangerosité des produits corrosifs nous semble insuffisante même lorsque les dispositions légales en matière d’étiquetage sont respectées. Une étiquette attrayante, mettant l’accent sur l’efficacité du produit ou sur son caractère respectueux de l’environnement détourne l’attention de l’utilisateur du pictogramme corrosif et des phrases de risques et de sécurité imprimées à l’arrière du flacon. La distribution de corrosifs tels que déboucheurs de canalisation, nettoyants alcalins, détartrants concentrés au rayon produits d’entretien des grandes surfaces contribue à la banalisation de ces préparations. Une étude sur les appels reçus durant les 6 premiers mois de 2014 a identifié 281 accidents domestiques impliquant des bases et acides forts dont 113 dus à des acides et 156 à des bases (dans 12 cas la nature du corrosif n’était pas connue). Les victimes de ces accidents sont pour 71% des adultes.